Ainsi gèlent les bulles de savon

C’est un livre surprenant.

J’ai cru ouvrir un livre un peu léger, de type romance, ou roman de développement personnel, pour au final y trouver un livre qui traduit avec justesse la difficulté de devenir mère, l’envie de tout plaquer, et la dureté des premières semaines avec bébé.

Plusieurs récits s’entrecroisent, celui d’une mère qui abandonne son enfant et prend le premier avion pour l’Indonésie, celui d’une mère épanouie pendant sa grossesse, et celui d’une jeune fille hypersensible qui essaie de trouver sa place malgré un père dominateur.

Les personnages sont touchants et jamais tout à fait ce qu’ils semblent être au premier abord.

Le récit de la vie après l’arrivée de bébé sent le vécu et décrit à merveille toute l’ambivalence de la mère qui aime son enfant plus que tout mais ne supporte plus sa situation… et plonge dans la dépression du post-partum.

L’autrice, par le biais de son personnage, dénonce l’inégalité des rôles parentaux:

« Un père a le droit de choisir quel père il veut être. Celui qui travaille dur pour gagner de l’argent ou le papa poule qui reste à la maison, voire, celui qui ne fait ni l’un ni l’autre, se contentant de ne servir à rien depuis le canapé du salon. Il a cette liberté immense de choisir son degré d’implication dans l’éducation de ses enfants. On peut être considéré comme un père correct en se contentant de jouer une heure ou deux avec ses enfants le week-end, sans avoir la moindre idée de la date du prochain vaccin ou de la fête de l’école. Les mères, elles, ne bénéficient pas de ce droit-là. »

Et ce dilemme quand bébé fait ENFIN la sieste. Tout à fait ce que j’ai vécu :

« Je pourrais me reposer, boire un café, manger, prendre une douche, remplir les papiers de la Sécurité sociale. Impossible de me décider. Je panique à l’idée de perdre ce temps précieux. Je devrais faire une sieste. »
Arrivée au bout de la réflexion…. Réveil du bébé.

Et la dépression, avec le grand tabou du regret maternel.

« Je n’aurai jamais dû avoir d’enfant. Tout le monde le pense. Moi comprise. Si j’avais su… Je n’ai pas le droit de penser ça. Je suis un monstre. J’ai envie de mourir. Ce serait mieux pour elle comme pour moi. »

Un livre sensible et juste.

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